Après
ces 2 semaines passées dans la campagne et la montagne colombienne,
nous partons visiter la 2ème plus grande ville de Colombie :
Medellin et ses 3,4 millions d'habitants.
Pour
rejoindre Medellin, il y a … des travaux, des camions, des péages…
des travaux, des camions, des péages ! Bon, on est dans la
moyenne, 2h30 pour faire 50 km …
C'est
impressionnant ce que l'Etat investit dans les travaux routiers :
ponts gigantesques, doublement des voies à flan de montagne avec des
ouvrages énormes, autoroutes, … Il y en a pour des années.
Un des baron de la drogue, Pablo Escobar, a d'ailleurs fait de Medellín, sa base opérationnelle des années 1970 à sa mort, en 1993. Un quartier de la ville, entièrement financé par lui, porte d'ailleurs son nom, le barrio Pablo Escobar. Il s'était même fait construire sa propre prison, avec tous les équipements qu'il faut.
Pour
notre première journée à Medellin, nous partons visiter « La
Comuna 13 » en compagnie de la FauchilleFamily, retrouvée pour
l'occasion.
La
ville de Medellin est divisée en plusieurs communes dont la 13,
lourdement chargée d'histoire. Il y a encore 15 ans, cette commune divisée en plusieurs quartiers, était considérée comme "la plus dangereuse du monde". Aujourd’hui, c’est devenu un lieu touristique incontournable de la Colombie pour son histoire et ses fresques de street art.
Pour visiter ce quartier, nous faisons appel à Lina, une habitante de la Comuna, reconvertie en guide (Association « Caminando por la trece », wathsapp : +57 3188154737).
C’est à travers un parcours étonnant de fresques, de graffitis, d’anecdotes passionnantes et personnelles que Lina va nous compter l'histoire de cette Comuna 13.
Lina
nous raconte que la Comuna, essentiellement composée de descendants afro, s'est construite au gré des opportunités
et sans plan d'urbanisme sur une colline difficile d'accès. Elle
était à l’époque une zone stratégique du trafic de drogues et
d'armes. Des milices avaient pris le contrôle du quartier pendant
des années, si bien qu’à part les habitants, personne (et encore
moins la police) ne pouvait y pénétrer. La guérilla, financée par
le trafic de drogue, y avait tous les pouvoirs et malgré les
nombreuses tentatives du gouvernement pour libérer ses habitants,
ils ont vécu dans l’insécurité quotidienne, la drogue, la
violence et les armes à feu. Une des collines faisant face à la
Comuna a d'ailleurs servi de fosse commune pour tous les types de
crimes.
Notre
guide nous raconte que pendant ces heures sombres, il était habituel
de marcher dans la rues et de voir un cadavre par terre. Les
ambulances ou la morgue ne venaient pas dans ce quartier, trop
dangereux.
C'était à la famille d'amener le corps jusqu'à un
endroit où il pouvait être pris en charge.
C'est le 16 octobre 2002, avec l’opération « Orion », ses hélicoptères de combat et ses milliers de militaires, que le gouvernement organise pendant 3 jours, des
descentes féroces pour
éradiquer les milices révolutionnaires de la « Comuna 13 ».
Il y eut de nombreux morts et disparus. Cette date est gravée dans
l'histoire de la ville.
Un gros
effort financier a été fait pour mettre en place de larges
trottoirs et 6
escaleras
electricas (escalators) inaugurés en 2012 et qui
ont rendu plus accessibles certaines parties de la Comuna
13.
Certains
habitants n’ont désormais plus à grimper l'équivalent de 28
étages pour se rendre du bas du quartier aux maisons situées en
haut. Des maisons ont également été peintes en couleur pour trancher avec le bois et la taule utilisés à l’époque.
La Comuna
13 est également
devenue célèbre grâce au street
art, qui a pris une
place très importante ici et qui compte parfois l'histoire du
quartier. Tout
le monde veut donner un meilleur visage au quartier et le tourisme
qui se développe, pour l'histoire et l'art, y contribue.
D’autres jeunes du quartier se sont mis à la danse, et font des petits spectacles de hip hop.
D’autres jeunes du quartier se sont mis à la danse, et font des petits spectacles de hip hop.
Après
presque 3h30 de visite sous un soleil de plomb, Lina nous offre une
glace, nous nous posons à l'ombre et continuons à discuter du
quartier, de la guérilla, d'Escobar, sans tabou ni jugement.
Cette
visite nous a vraiment passionné.
La zone réaménagée avec les escalators |
Dans les escaliers avec Lina |
Il y a encore des secteurs où l'accès reste difficile |
Aménagement d'un large trottoir |
Séquence graffs :
Un graff relatant les souffrances de la guérilla |
Ici cela illustre le renouveau (escalators) grâce au travail collectif représenté par l'abeille et la fourmi |
L'amour, la vie |
Un graff illustrant l'opération Orion : des couleurs sombres à droite avec les dés qui représentent les hélicoptères de l'armée. Image de plus en plus coloré vers la droite. |
La suite du graff, plus colorée, avec des maisons de couleurs et un oiseau avec une armure représentant toujours les hélicoptères. |
Le banc des amoureux |
Un graff où il faut trouver 13 animaux |
13 animaux... |
Lina nous montre des photos sur l'histoire du quartier |
Les quelques maisons repeintes |
Un toboggan construit en hommage à un petit garçon tué pendant l'opération Orion |
Les danseurs du quartier |
L'après-midi
sera destinée à la visite du centre ville dans une ambiance urbaine
très chargée. Cette ville grouille de monde, de commerces, et de
bouffe. A partir de 16h30, le métro est saturé, c'est pire qu'à
Paris. A la station principale de métro, il y même des quais
d'embarquement pour assurer la sécurité de la foule, ce qui est
plutôt une bonne idée et bien fait. Ayant testé cette cohue la
veille, papa et les mini Pau'z prendrons le métro avant 16h30 pour
éviter cette foule alors que j'irais faire une séance de « kiné ».
Pas
très à l'aise dans cette foule, nous visiterons l'essentiel du
centre ville : la place Botero et la vingtaine de sculptures de
l'artiste, la gigantesque cathédrale (septième plus grosse du monde
et première en Amérique du Sud), la place des lumières sans grand
intérêt de jour (nous n'avons pas eu envie d'y aller le soir...). Puis nous ferons une journée de glandouille au Parque Floresta, lieu de notre bivouac. Sur les conseils de Kika, je me rends dans un magasin spécialisé dans les jeans qui remonte les fesses ! (studio F). Je passe 1h à essayer des jeans … et je repars avec un jeans Bottom-Up, comme une colombienne, mais avec un popotin moins bombé tout de même ;-)
Le soir, nous retrouvons des copains voyageurs (Marseillais, Tiself, Arc-en-ciel), le temps de passer un bon moment devant les « food truck » (y compris celui des mojitos) avant que nous quittions la ville.
La cathédrale |
Place des lumières |
Lulu adore le maïs |
La place Botero :
Un petit Mojito parque Floresta |
Le jeans remonte cul ;-D |
Lulu aime le maïs normal c'est le poussin.
RépondreSupprimerDis donc tu veux remonter tes fasses ������
Bon je vois que tu tiens bien le verre de la main droite ouf.
Madellin toute une histoire vu sur Netflix avec la série narcos tt y est raconté.
Ils ont bien arrangé cette ville ouf.
Encore très beau.
Bigs bisous.
Super... Quel lieu historique. J'imagine que la compagnie de Lina à dû être passionnante. Les grafs sont super beaux!!! Vous avez bien fait de passer par le Colombie.
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