lundi 15 juillet 2019

Medellin (Colombie, du 4 au 6 juillet 2019) : La folie urbaine


Après ces 2 semaines passées dans la campagne et la montagne colombienne, nous partons visiter la 2ème plus grande ville de Colombie : Medellin et ses 3,4 millions d'habitants.
Pour rejoindre Medellin, il y a … des travaux, des camions, des péages… des travaux, des camions, des péages ! Bon, on est dans la moyenne, 2h30 pour faire 50 km … C'est impressionnant ce que l'Etat investit dans les travaux routiers : ponts gigantesques, doublement des voies à flan de montagne avec des ouvrages énormes, autoroutes, … Il y en a pour des années.

Medellin, a longtemps été une ville extrêmement dangereuse. En effet, jusqu'à la fin des années 1990, elle était le centre opérationnel du trafic de drogue. Durant cette période, Medellín a été le théâtre de très nombreux crimes. 
Un des baron de la drogue, Pablo Escobar, a d'ailleurs fait de Medellín, sa base opérationnelle des années 1970 à sa mort, en 1993. Un quartier de la ville, entièrement financé par lui, porte d'ailleurs son nom, le barrio Pablo Escobar. Il s'était même fait construire sa propre prison, avec tous les équipements qu'il faut.


Pour notre première journée à Medellin, nous partons visiter « La Comuna 13 » en compagnie de la FauchilleFamily, retrouvée pour l'occasion.
La ville de Medellin est divisée en plusieurs communes dont la 13, lourdement chargée d'histoire. 
Il y a encore 15 ans, cette commune divisée en plusieurs quartiers, était considérée comme "la plus dangereuse du monde". Aujourd’hui, c’est devenu un lieu touristique incontournable de la Colombie pour son histoire et ses fresques de street art. 

Pour visiter ce quartier, nous faisons appel à Lina, une habitante de la Comuna, reconvertie en guide (Association « Caminando por la trece », wathsapp : +57 3188154737).   
C’est à travers un parcours étonnant de fresques, de graffitis, d’anecdotes passionnantes et personnelles que Lina va nous compter l'histoire de cette Comuna 13. 

Lina nous raconte que la Comuna, essentiellement composée de descendants afro, s'est construite au gré des opportunités et sans plan d'urbanisme sur une colline difficile d'accès. Elle était à l’époque une zone stratégique du trafic de drogues et d'armes. Des milices avaient pris le contrôle du quartier pendant des années, si bien qu’à part les habitants, personne (et encore moins la police) ne pouvait y pénétrer. La guérilla, financée par le trafic de drogue, y avait tous les pouvoirs et malgré les nombreuses tentatives du gouvernement pour libérer ses habitants, ils ont vécu dans l’insécurité quotidienne, la drogue, la violence et les armes à feu. Une des collines faisant face à la Comuna a d'ailleurs servi de fosse commune pour tous les types de crimes.
Notre guide nous raconte que pendant ces heures sombres, il était habituel de marcher dans la rues et de voir un cadavre par terre. Les ambulances ou la morgue ne venaient pas dans ce quartier, trop dangereux.
C'était à la famille d'amener le corps jusqu'à un endroit où il pouvait être pris en charge.

C'est le 16 octobre 2002, avec l’opération « Orion », ses hélicoptères de combat et ses milliers de militaires, que le gouvernement organise pendant 3 jours, des
descentes féroces pour éradiquer les milices révolutionnaires de la « Comuna 13 ». Il y eut de nombreux morts et disparus. Cette date est gravée dans l'histoire de la ville.


Depuis les habitants et les nouveaux dirigeants politiques ont décidé d’aller de l’avant et de réhabiliter la Comuna 13, sans oublier ce qui s'y est passé.
Un gros effort financier a été fait pour mettre en place de larges trottoirs et 6 escaleras electricas (escalators) inaugurés en 2012 et qui ont rendu plus accessibles certaines parties de la Comuna 13.
Certains habitants n’ont désormais plus à grimper l'équivalent de 28 étages pour se rendre du bas du quartier aux maisons situées en haut. 
Des maisons ont également été peintes en couleur pour trancher avec le bois et la taule utilisés à l’époque.
La Comuna 13 est également devenue célèbre grâce au street art, qui a pris une place très importante ici et qui compte parfois l'histoire du quartier. Tout le monde veut donner un meilleur visage au quartier et le tourisme qui se développe, pour l'histoire et l'art, y contribue.
D’autres jeunes du quartier se sont mis à la danse, et font des petits spectacles de hip hop.


Après presque 3h30 de visite sous un soleil de plomb, Lina nous offre une glace, nous nous posons à l'ombre et continuons à discuter du quartier, de la guérilla, d'Escobar, sans tabou ni jugement.

Cette visite nous a vraiment passionné.


La zone réaménagée avec les escalators


Dans les escaliers avec Lina
Il y a encore des secteurs où l'accès reste difficile
Aménagement d'un large trottoir


Séquence graffs :


Un graff relatant les souffrances de la guérilla

Ici cela illustre le renouveau (escalators) grâce au travail collectif représenté par l'abeille et la fourmi

Les 3 couleur du drapeau colombien (jaune, bleu, rouge), la liberté avec les oiseaux hors de la cage. Le visage moitié noir et moitié en chair et en os, montre que nous sommes tous pareil quelle que soit notre couleur.
L'amour, la vie
Un graff illustrant l'opération Orion : des couleurs sombres à droite avec les dés qui représentent les hélicoptères de l'armée.
Image de plus en plus coloré vers la droite.

La suite du graff, plus colorée, avec des maisons de couleurs et un oiseau avec une armure représentant toujours les hélicoptères.

Le banc des amoureux

Un graff où il faut trouver 13 animaux

13 animaux...




Lina nous montre des photos sur l'histoire du quartier


Les quelques maisons repeintes



Un toboggan construit en hommage à un petit garçon tué pendant l'opération Orion


Les danseurs du quartier


L'après-midi sera destinée à la visite du centre ville dans une ambiance urbaine très chargée. Cette ville grouille de monde, de commerces, et de bouffe. A partir de 16h30, le métro est saturé, c'est pire qu'à Paris. A la station principale de métro, il y même des quais d'embarquement pour assurer la sécurité de la foule, ce qui est plutôt une bonne idée et bien fait. Ayant testé cette cohue la veille, papa et les mini Pau'z prendrons le métro avant 16h30 pour éviter cette foule alors que j'irais faire une séance de « kiné ».
Pas très à l'aise dans cette foule, nous visiterons l'essentiel du centre ville : la place Botero et la vingtaine de sculptures de l'artiste, la gigantesque cathédrale (septième plus grosse du monde et première en Amérique du Sud), la place des lumières sans grand intérêt de jour (nous n'avons pas eu envie d'y aller le soir...). 

Puis nous ferons une journée de glandouille au Parque Floresta, lieu de notre bivouac. Sur les conseils de Kika, je me rends dans un magasin spécialisé dans les jeans qui remonte les fesses ! (studio F). Je passe 1h à essayer des jeans … et je repars avec un jeans Bottom-Up, comme une colombienne, mais avec un popotin moins bombé tout de même  ;-) 
Le soir, nous retrouvons des copains voyageurs (Marseillais, Tiself, Arc-en-ciel), le temps de passer un bon moment devant les « food truck » (y compris celui des mojitos) avant que nous quittions la ville.

La cathédrale





Place des lumières

Lulu adore le maïs

La place Botero :



















Un petit Mojito parque Floresta

Le jeans remonte cul ;-D


2 commentaires:

  1. Lulu aime le maïs normal c'est le poussin.
    Dis donc tu veux remonter tes fasses ������
    Bon je vois que tu tiens bien le verre de la main droite ouf.
    Madellin toute une histoire vu sur Netflix avec la série narcos tt y est raconté.
    Ils ont bien arrangé cette ville ouf.
    Encore très beau.
    Bigs bisous.

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  2. Super... Quel lieu historique. J'imagine que la compagnie de Lina à dû être passionnante. Les grafs sont super beaux!!! Vous avez bien fait de passer par le Colombie.

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