El Paisaje cultural cafetero (Colombie, du 26 au 29 juin 2019) : Qui sait faire du bon café ?

Le point itinéraire avec Kika, nous a permis d'y voir plus clair sur ce que nous voulions faire en Colombie. Nous partons donc direction le paysage culturel du café, reflet de la tradition de la culture du café en Colombie et zone classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Que c'est beau ! Sur la route, nous passons beaucoup de temps à discuter avec les colombiens, curieux et qui aiment venir papoter.

Cette région est magnifique, c'est vert, le paysage est dessiné par le relief, il y a beaucoup de fincas (sortes de propriétés caféières) aux superbes maisons colorées.

Convoi de canne à sucre

Un nouveau fruit : le mangostino (mangoustan)

Les régimes de bananes sont emballés du plastique pour éviter les tâches noires sur la peau (ça se vend mieux !) et aussi pour créer un microclimat dans le sac qui permet d'augmenter la taille des bananes.

Sur les conseils de voyageurs, nous allons visiter la Finca La Divisa près de Filandia. L'accès en camping car sera un peu compliqué mais nous y arrivons. Et là nous découvrons Javier, une pile électrique écolo ! Est-ce le café qui lui donne toute cette énergie ? Il est au taquet (Vamos ! Vamos !). A notre arrivée, sa femme Anna nous prépare un jus et Javier nous propose un café. Dans la foulée, nous partons pendant 1h30, visiter son bois, corridor écologique qu'il a lui-même recréé pour protéger la rivière toute proche. Pour cela, il a coupé des hectares de caféiers.

Dans son bois il y a beaucoup de ces énormes bambous que l'on voit partout dans la région. Ils font 10 à 20 cm de diamètre et montent très haut. Javier nous explique qu'ils peuvent pousser de 15 cm par jour, et que l'eau monte à l’intérieur du tronc jusqu'aux feuilles tous les matins entre 4h et 7h du matin, et redescend le soir. Il faut donc les couper avant 4h du mat lorsqu'ils sont assez vieux (au bout de 4 ans). Le bambou est un matériel de construction très utilisé en Colombie.

Javier est aussi un révolté, pendant 20 ans, il a été représentant des producteurs de café à la fédération nationale du café. Il nous explique qu'aujourd'hui, à part les très grosses plantations, les producteurs de café ne peuvent plus vivre du café. Pour exporter du café, il faut obligatoirement passer par la fédération du café et lui payer une taxe et les grosses multinationales, qui achètent tout, payent très mal. Il y a quelques années, il a donc décidé de tout envoyer bouler et de ne produire que du café bio pour ses visiteurs et quelques restaurants des alentours. Il a aussi tourné son activité vers l'élevage de vaches laitières (bio). Ici tout est bio et Javier est à fond écologie.

Le lendemain, après une tasse de café, même pour les filles qui y prennent goût, du lait, du beurre et du fromage de la ferme, nous partons visiter sa collection d'hélicondias (fleurs) et sa plantation de café. Il a 30 ha de propriété et seulement 2 ha destiné au café. Il a en moyenne 2000 plants/ha contre 10 000 dans les grosses plantations. Ici pas de « Monsanto », contrairement à de nombreuses plantations où nous pouvons voir les effets du désherbage chimique au pied des plants de café. Le café colombien est réputé pour être le plus doux du monde. Javier nous explique que c'est lié au sol volcanique de la Colombie et au climat parfaitement adapté à la plante : soleil, pluie, soleil, pluie,... tiens peut-être que ça pousserait à Pau,... ha non, il faut aussi être en altitude, entre 1000m et 2000m. En Colombie, en raison du relief sur lequel il pousse, le café est entièrement récolté à la main, ce qui permet de ne récolter que les baies mures (rouges).

Nous terminons par un petit atelier de fabrication de café. Nous y apprenons qu'il y a 2 façons de faire le café, soit il sèche dans sa pulpe, puis il est dépulpé, torréfié et moulu, ce procédé le rend plus goûtu et onctueux, soit il est directement dépulpé, séché, torréfié, moulu, c'est le plus courant et c'est comme ça qu'il part à l'exportation...

Pour terminer, Javier nous précise que pour tirer le meilleur du café, pas besoin de la machine de Goerge Clooney, il faut tout simplement le préparer à la cafetière italienne ou équivalent. No maquinas, entiendes ? Listo. Nous repartons de la finca avec quelques paquets de café à déguster en France.

Avocatier

Récolte du café

Baie de café

Dépulpage

De droite à gauche : café dépulpé, séché, torréfié, moulu

La bonne odeur du café fraîchement moulu

Nous partons ensuite visiter le joli village de Filandia avec pour objectif d'aller manger au resto semi-gastro « Helena Adentro ». Le village est calme et on y trouve les jolies et très colorées maisons colombiennes. Le resto est super bon, malgré une panne générale d'électricité qui a réduit le choix des plats.

Au resto Helena Adentro

Le soir c'est direction la Vallée de Cocora, réputée pour être une des plus belle de Colombie. Le lendemain nous faisons la randonnée de 9 km dans un superbe paysage de forêt native où viennent se mélanger les fameux Palmiers de Cire du Quindio (Ceroxylon quindiuense), la plus haute espèce de palmier au monde pouvant atteindre 60 m et vivre 400 ans. Ils poussent très lentement entre 2000m et 3000m d’altitude. C'est étrange de trouver des palmiers dans la montagne ! C'est une espèce endémique de Colombie et un des symboles nationaux. Menacé d'extinction, il est aujourd'hui une espèce protégée.

Nous sommes minuscules au pied des palmiers

Après cette belle balade, nous partons visiter le village de Salento, ses jolies maisons colorées, ses boutiques d'artisanats qui tapissent le village et ses fameuses jeep Willys typiques de la région du café. C'est animé, car ce soir la Colombie affronte le Chili en ¼ de finale de la Copa América. La Colombie sera finalement éliminée aux tir aux buts.

Les Jeep Willys