En
quittant les Torres del Paine on quitte aussi le Chili
(temporairement) pour repasser en Argentine, mais dans ce sens pas de
problème de contrôle à la frontière … ah si en fait, en
Patagonie argentine pas le droit de rentrer des fruits, des légumes,
de la viande, … Zut, pour parler poliment ! Mais le douanier
est sympa (ou alors il ne veut pas que l'on reste ici le temps de
faire une soupe, une compote …). Allez hop circulez.
Le
vent souffle fort, mais dans le dos jusqu'à Esperanza. Par contre le
lendemain direction El Calafate on l'a de face et ça se sent :
impossible de rester en 5ème et la jauge d'essence baisse à vu
d’œil. C'est ça aussi la Patagonie !
A
El Calafate, il faut faire un peu de logistique, après 5 jours
d'autonomie les réserves sont à secs. Un rapide coup d’œil à
la météo nous annonce un créneau sans trop de vent pour les
prochains jours, autant en profiter, de toute façon la route
jusqu'au glacier est un cul de sac, on repassera forcément ici. On
file donc vers Lago Roca pour bivouaquer à la campagne et faire un
petit sommet (Cédric) : on croise des dizaines de lapins, un
renard, des ibis, des condors. Les filles en profitent pour faire un
piège pour lapins, mais on ne mangera pas notre lapin à la moutarde
... On retrouve par hasard Hélène et Pierre que nous avions croisé
à Ushuaia, et qui nous avaient indiqué ce spot.
Le
glacier Perito Moreno n'est qu'à 60 km de piste/route d'ici et on
peut l'apercevoir malgré les nuages. Nous avons hâte.
La
route nous offre quelques beaux aperçus avant le parking final à 1
km du spectacle.
Pendant
plusieurs heures nous cheminerons sur les 4 kms de passerelles qui
longent le front de ce glacier incroyable.
Le
spectacle est grandiose, le glacier « craque »
régulièrement, et des blocs de glace se détachent de temps en
temps pour plonger dans le lac, et pas des petits blocs … nous
verrons un morceau d'environ 40 m de haut se détacher. Enorme !!!
C'est la partie bleu foncé qui vient de se détacher |
Le piège à lapins |
Un nain de Patagonie ... |
Le
lendemain , nous pouvons retourner gratuitement au glacier, c'est que
nous faisons sans hésiter. Nous voilà repartis sur les passerelles
en espérant voir un gros bloc en équilibre se détacher, il nous
fait de l’œil depuis la veille... chacun y va de ses pronostics,
tombera, tombera pas, bientôt, ... bon, au bout de 3h, on repart
pensant être bredouilles... C'est alors que l'inimaginable se
produit, notre bloc, se détache dans sa partie la plus haute !
On n'en revient pas. Les filles sont scotchées, et nous aussi.
Waouh, que d'émotions ce glacier !
"Notre bloc" vient de se détacher ! |
De
retour à El Calafate, nous en profitons pour tester une des aires de jeux en bois de la ville et visiter le musée
Glaciarium, dédié aux glaciers et particulièrement au Perito
Moreno. Nous y apprenons plein de choses intéressantes. Il est
également assez ludique pour les filles.
Nous
comprenons maintenant pourquoi ce glacier avance. Il se trouve que le
glacier Perito Moreno ainsi que le Pio XI (au Chili), sont les seuls
glaciers des Andes à ne pas reculer. Ils n'ont quasiment pas bougé
depuis 100 ans alors que tous les autres glaciers reculent (y compris
dans le monde). L’orientation de ces glaciers leur permet de
recevoir une grande quantité de neige sur la zone d’accumulation
et donc d’être bien alimentés en glace par le très vaste champ
de glace de Patagonie du sud, vestige de la calotte glaciaire du
Quaternaire. Il faut toutefois noter que si ces glaciers ne
reculent pas, ils ont tout de même tendance à s’amincir.
Jolie aire de jeux, mais en plein vent ! |
Film 3D sur les glaciers |
Le
glacier en quelques chiffres :
- 254 km²,
- 32 km de long,
- 700 m d'épaisseur au centre du glacier,
- le front fait 5kms de long et de 40 à 70m de hauteur,
- le glacier avance de 2m par jour, c'est pourquoi de gros blocs se détachent régulièrement,
- Le Lago Argentino, où plonge le glacer, a une superficie de 1500 km² et une profondeur allant de 160m à 700m ! C'est la plus grande étendue d'eau d'Argentine,
- en 1899, le glacier était 750 m plus en arrière qu’aujourd’hui
- L'épaisseur du glacier diminue de 13 m/an
D'où
vient le nom du glacier ?
Francisco
Pascacio Moreno est un naturaliste et explorateur argentin des années
1870 et 1880. Il est habituellement connu sous l’appellation de
Perito Moreno (l’expert Moreno).
Il
a particulièrement exploré et découvert de nouveaux territoires de
la Patagonie comme ceux
situés autour du Lago Argentino (comme il l'a baptisé) et le Cerro
Chaltén, qu’il nomme
mont Fitz Roy, en hommage au commandant du navire HMS Beagle.
Passionné
par les peuples indigènes, Périto Moreno essaye alors d'humaniser
les relations entre les Argentins et les indigènes en exigeant que
le gouvernement leur attribue des terres et des écoles, et en
protestant contre les méthodes employées jusque-là pour « les
civiliser ».
Il
s'est également rendu célèbre pour son rôle dans la défense des
intérêts argentins lors de la détermination de la frontière entre
le Chili et l’Argentine.
En
1902, en hommage de la nation, il reçoit une
médaille honorifique ainsi que des territoires en Patagonie.
En 1903, il fait don d’une partie de ces territoires pour créer le
Parc National Nahuel Huapi, premier parc national d’Argentine.
Aujourd'hui,
en hommage à ce grand homme de l'Argentine, un Glacier, une localité
et un Parc National, portent son nom, tous trois situés en
Patagonie.
Et bien splendide comme toujours ! Gros bisous venteux. Ici à Lyon, l’hiver arrive doucement... Et on est complètement à l’arrache sur nos préparatifs... Bisous
RépondreSupprimerEncore trop beau impressionnant.
RépondreSupprimerBravo poussin beau discours .
Bisous bisous
fabuleux, merci lulu pour le reportage (digne d'un grand reporter sur la chaine GEO)
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